J’enseigne avec des repos actifs

Présentation de la formation

Transcription

[00:00:00] Une des façons extraordinaires de marquer un cours, de marquer le tempo et de faire en sorte que le rythme soit bon et qu'on maintient l'attention, bien le premier élément, c'est de faire des pauses. Quand on parle de faire des pauses, on a l'impression que ça doit être super long, mais non. Dès qu'on a une pause qui dure plus que trois minutes, le risque est que justement, le cerveau décroche carrément que notre rythme cérébral optimal, le beau rythme alpha donc, avec les longueurs d'onde associées à la concentration, disparaisse. Donc quand on parle de faire des pauses, en fait, ce sont des mini pauses. Il y a des mini -pauses puis des grandes pauses. Quand ça fait une heure et demie, c'est le temps de faire une grande pose, une vraie coupure, une demi-heure où les gens sont libres.

Quand on parle de pauses, on parle de minis pose, c'est à dire des pauses entre quarante cinq secondes et trois minutes. C'est vraiment ça qui est optimal. Quarante-cinq secondes, c'est [00:01:00] vraiment pas très long, mais c'est amplement suffisant pour vraiment récupérer un niveau d'attention élevé.

Donc garder cette qualité d'attention là qu'on a. Alors, c'est très court. C'est très rapide, mais il faut le faire relativement souvent. Avec des enfants très jeunes au sept à dix minutes. avec des adultes autour des quinze minutes. Et ça, c'est vraiment vraiment important. Et ce sont des petites pauses où donne peu d'instruction. Où on va juste faire relaxer le cerveau.

Vous êtes en train de m'écouter. Vous faites travailler énormément votre cortex préfrontal, la partie du cerveau où l'activité es maximale quand on écoute, quand on fait attention à quelque chose, quand on est concentré, quand on veut comprendre, quand on veut apprendre. Mais à un moment donné, ça sature. Ça devient épuisé, ce cortex préfrontal.

Et c'est là qu'on a besoin de se reposer. Quand on va prendre des pauses, des repos comme ça. [00:02:00] Nous, on les appelle les repos actif. Ils sont actifs parce qu'on fait travailler le cerveau. La seule différence, c'est qu'on change de zone cérébrale. On cesse de solliciter le cortex préfrontal et on va aller solliciter d'autres parties du cerveau.

Des parties du cerveau qui vont concerner les sens, des parties du cerveau qui vont concerner le mouvement, le rythme, la verbalisation, les chansons. d'autres parties du cerveau. Tous simplement. Alors c'est à ça que servent les repos actif. Je prends une mini pause qui va me maintenir dans un état où je ne suis pas complètement sorti de ce que j'écoute.

Donc ça va être facile de remettre mon attention maximale d'un coup, mais suffisant pour dire: "mon cortex préfrontal vient de prendre une petite pause et ça lui fait un bien fou". Tant qu'à faire ça, pourquoi ne pas faire deux pierres un coup, [00:03:00] et faire en sorte que, en plus de reposer le cortex préfrontal, ça peut être très intéressant de en même temps oxygéner le cerveau, en même temps s'étirer, délasser les muscles pour que la posture, que le corps redeviennent super confortable. Alors c'est le temps justement de faire en sorte que non seulement notre partie du cerveau sollicitée prend une petite pause, mais qu'en plus le corps, lui, en sorte gagnant.

C'est donc le temps où on peut prendre un peu d'eau. Si on a faim, manger un mini quelque chose. Mais là, on ne parle pas d'une grosse collation. Un petit carré de chocolat noir par exemple, mais quelque chose de très rapide. Si on sent une baisse de glycémie prendre une gorgée ou deux d'eau. Mais le repos actif en tant que tel, on en a plein à vous proposer.

Pour moi un repos actif, c'est un peu comme la petite baguette d'un chef d'orchestre.

Je les utilise pour faire relâcher le cortex préfrontal, [00:04:00] puis récupérer l'attention pour la maintenir un autre dix à quinze minutes. Mais en plus de ça, j'ai d'autres intentions cachées. Parfois mon intention cachée: je vois que mes étudiants, mon étudiant est léthargique, je veux le ré- énergiser. Parfois mon intention cachée, c'est que je vois que la concentration est vraiment très faible, re-booster la concentration. Et oui, il y a plein de repos actif spécifiquement pour ça. Quand ça manque d'énergie, que tout le monde a l'air complètement amorphe comme chic de gomme à mâcher, machée au soleil toute molle. Mais là, j'ai besoin de redonner du tonus, de redonner du mouvement, de ré-énergiser le groupe, bien là, je vais aller choisir des repos actifs spécifiquement pour ça. Des fois, je veux que ça soit plus créatifs ou favoriser le travail d'équipe. Alors on a tout catégoriser les repos actif en fonction de leur utilité. Et le tout est d'aller [00:05:00] chercher simplement dans la bonne catégorie, selon ce que vous désirez faire avec les enfants, tout simplement ou les apprenants.

Parce que bon, on parle souvent quand on parle d'apprentissage d'enfants, mais on apprend toute notre vie. Les adultes apprennent, ils peuvent apprendre des langues étrangères, un nouveau métier, des nouvelles compétences. Les personnes âgées apprennent. Tout le monde apprend! Un être humain. ça apprends. Donc, tout le monde a besoin de repos actifs

Ceux qui ne sont pas habitués d'en faire, ils disent "oui, mais moi j'ai des gens super âgé. Là, ils n'embarqueront pas dans mes affaires". Erreur! Si vous le proposez avec un sourire avec beaucoup d'enthousiasme, puis vous donner l'exemple vous-mêmes, soyez assuré que tout le monde va suivre parce qu'ils en ont besoin.

Parce que ça fait du bien. Parce qu'ils savent eux-mêmes que leur attention n'est plus maximale. Alors on peut initialement expliquer que c'est pour redynamiser l'attention. Mais, très rapidement, on n'a plus besoin de le spécifier. Tout le monde, les attends. Puis même quand on les oublie, comme enseignant comme coach, faites-vous en pas que vos élèves [00:06:00] vont vous le dire.

Parce que quand ils s'aperçoivent de la différence que ça fait au niveau de la qualité d'écoute, ils vont le faire spontanément. Ils vont le demander spontanément parce qu'ils savent qu'ils en ont besoin. Et ça c'est pertinent aussi pour les devoirs. Par exemple, l'enfant, quand il déconcentre après dix minutes de devoir, qui n'est plus capable, un repos actif, et "pop", il est parti pour une autre 10 minutes sans problème.

Alors quand lui découvre que cet outil-là est puissant, il va l'utiliser encore et encore et c'est ça qui est vraiment magique.

Enseignante

Catherine Dupuis

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co-fondatrice d'Amélio

Catherine est une passionnée de l’enseignement. Après avoir complété des études universitaires en chimie, Catherine s’est plongée dans l’étude des neurosciences et a enseigné les sciences au secondaire. Durant une dizaine d’années, elle a enseigné différentes approches innovatrices aux enseignants qui travaillent avec des jeunes ayant des difficultés d’apprentissage.

Au cours des sept dernières années, elle a collaboré avec une équipe multidisciplinaire (enseignants, orthopédagogues, scientifiques et autres) pour développer la méthode Amélio d’apprentissage accéléré par le jeu.