J’apprends l’essentiel des mathématiques

Présentation de la formation

Transcription

L'homme des cavernes avait un problème majeur. Il ne savait pas compter. Il pouvait regarder le nombre de bêtes qu'il y avait dans son troupeau, le nombre d'animaux ou le nombre d'âmes, mais il ne parvenait pas à décompter. Le jour où il a été en mesure de traduire le nombre d'âmes par exemple par des traits, le changement au niveau de son cerveau, au niveau neurologique, est extraordinaire parce que c'est à partir de ce moment-là que le cerveau humain a été capable de faire de l'abstraction. En fait, les mathématiques, savoir compter, c'est être en mesure d'utiliser sa capacité d'abstraction.

Réussir en mathématiques, c'est souvent un gage de réussite scolaire. Pour un enfant très jeune, réussir en mathématiques consiste souvent à compter de 1 à 10. Ça a l'air très simple, mais c'est beaucoup moins simple pour un cerveau d'enfant qu'on ne pourrait l'imaginer. En fait, pour être à l'aise à compter, il faut que ça devienne automatique, donc que non seulement l'enfant puisse compter de 1 à 10, mais qu'il puisse commencer à 5 et continuer à 6, 7, 8, 9, 10. Et ça, c'est très difficile et ça prend souvent plusieurs mois, même plusieurs années, pour réussir à acquérir cette automatisation-là. Mais une fois que c'est fait, généralement, l'apprentissage des mathématiques au niveau scolaire se fait sans effort et facilement.

L'important pour automatiser la capacité de compter, c'est la répétition, la répétition et la répétition. Alors dès que l'enfant naît, il y a trois jours, il ne sait pas parler, vous pouvez déjà compter ses petits orteils ou ses doigts. Alors c'est important de compter plein de choses, de compter un œil, deux yeux, il y a combien de roues à l'auto? 1, 2, 3, 4, de compter toutes les choses qui l'intéressent dans son quotidien et, quand il le fait lui-même, bien simplement l'encourager et lui suggérer de compter plein de choses auxquelles il n'aurait pas pensé, tout simplement.

Chez l'enfant très jeune, un des principaux problèmes auxquels il va être confronté quand il va commencer à apprendre à compter, c'est que souvent il va mettre par exemple un chiffre, il va dire 1, 2, 3, 4, 5, 6, 8, 9, 10. Ce qui est hyper important dans ce temps-là parce que c'est hyper fréquent comme phénomène, c'est de ne pas dire à l'enfant « non, non, non, non, non, non, c'est 7! » parce que automatiquement, il y a un stress qui va se produire puis une émotion négative importante qui va se lever, et cette émotion négative-là, parce que toutes les émotions impriment l'information dans le cerveau. Alors, à chaque fois que vous allez l'interrompre plus fortement ou lui dire « non, non, non », automatiquement ça va renforcer ce qu'il faisait. Alors ça va renforcer l'impression de 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 9, 10. Alors il va continuer à oublier le 7 parce que c'est comme si on l'avait ancré au fer rouge dans son cerveau.

Alors ce qu'il faut faire, c'est très simple, lui dire « excellent, c'est ça! 7, 8, 9, 10! » On va y aller à un ou deux chiffres avant, dire le chiffre qu'il a oublié et continuer deux chiffres après, tout simplement. De cette manière-là, ça va se rétablir beaucoup, beaucoup plus facilement et vous allez voir que ça va se faire tout seul. Un enfant, c'est drôle! Ça se passionne à répéter, répéter, répéter, toujours la même affaire et ça le divertit toujours autant. Alors dans l'acquisition des mathématiques, il faut miser là-dessus et l'encourager à répéter, répéter, répéter parce que c'est ça qui va faire en sorte que ça va s'ancrer dans le cerveau et que ça va devenir automatique le plus tôt possible.

Enseignante

Catherine Dupuis

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co-fondatrice d'Amélio

Catherine est une passionnée de l’enseignement. Après avoir complété des études universitaires en chimie, Catherine s’est plongée dans l’étude des neurosciences et a enseigné les sciences au secondaire. Durant une dizaine d’années, elle a enseigné différentes approches innovatrices aux enseignants qui travaillent avec des jeunes ayant des difficultés d’apprentissage.

Au cours des sept dernières années, elle a collaboré avec une équipe multidisciplinaire (enseignants, orthopédagogues, scientifiques et autres) pour développer la méthode Amélio d’apprentissage accéléré par le jeu.