Ce qui est hyper important, c'est de ne jamais présenter à un enfant un mot mal orthographié avant qu'il lui soit présenté bien orthographié parce que les enfants vont avoir tendance à mémoriser la première fois qu'ils ont vu le mot, la manière dont il était écrit, puis rester coincés là-dessus. Alors, c'est toute la difficulté de repérer les fautes d'orthographe. Il faut vraiment s'assurer de ne pas trop exposer rapidement l'enfant à des mots qui n'ont pas été bien orthographiés et le fait de faire copier des mots, ou si ça peut même être dans les airs, va faire en sorte que l'enfant, quand il va voir le mot.

En particulier, s'il lit beaucoup, il va trouver certains mots beaux et certains mots moins beaux. Alors allumer l'enfant sur ce fait-là, lui faire se rendre compte que, instinctivement, il sait que certains mots sont [00:01:00] laids et quand il sait cela à l'intérieur, ça devrait lui mettre la puce à l'oreille que le mot n'est pas orthographié correctement.

Analytique : Un premier élément quand on veut épeler un mot souvenir du bon orthographe, c'est de tenter de créer une association, un lien entre deux éléments. Par exemple, pour moi, j'ai fait longtemps l'erreur de penser que le mot reste s'écrivait avec un "z", ce qui est complètement illogique parce que je sais qu'un "s" entre deux voyelles, ça fait comme un "z", mais c'est comme si mes doigts n'écrivaient pas la bonne chose.

Quand j'étais jeune, ce mot-là, je l'avais souvent mal orthographié avec une erreur dans mes dictées jusqu'au jour où je me suis dit : "ben, les racines d'un arbre". Ça n'a même pas rapport, mais ce qui a déclenché le fait que j'ai retenu comment il s'écrivait, c'est que j'ai imaginé qu'un arbre faisait descendre sa racine, puis que la racine faisait juste comme un "s" pour prendre une cuillerée de terre.

Pour une raison [00:02:00] mystérieuse pour moi, cette image mentale a fonctionné. Alors c'est important de questionner les enfants : "Comment tu pourrais inspirer des lettres et essayer de me faire une petite histoire qui ferait en sorte que tu retiendrais que c'est cette lettre-là plutôt qu'une autre qui est au bon endroit ?"

Alors, quand l'enseignant va donner de la rétroaction sur les mots que l'enfant a mal orthographiés, quand il se rend compte que c'est répétitif, que le mot de façon quasi systématique n'est pas écrit correctement, ça vaut la peine de questionner l'enfant sur le truc qu'il pourrait découvrir, puis l'aider de manière à ce que l'image soit suffisamment forte pour qu'il ne l'oublie plus.

Dynamique : On peut créer un jeu de parcours le long duquel il y a plusieurs mots qui sont écrits à l'aide de lettres mobiles, mais dire aux enfants les prévenir que presque tous les mots, pas tous, mais presque tous, ont mal été orthographiés. [00:03:00] Alors, à chaque fois que l'enfant va être confronté à un mot, il va devoir évaluer si, selon lui, il est bien orthographié ou pas.

Et si ce n'est pas le cas, il va utiliser d'autres lettres mobiles pour donner au mot le bon orthographe. L'enfant qui a parcouru le parcours le plus rapidement avec le plus de bonnes réponses sera le gagnant.

Explorateur : Une bonne façon de procéder, c'est de faire travailler les enfants en équipe. Alors les enfants vont corriger la dictée d'un ami et ils vont entourer dans le fond les éléments plus problématiques. Une fois que c'est fait, l'enfant, pour s'assurer qu'il connaît la bonne orthographe du mot, va se référer à une encyclopédie ou un abécédaire, puis l'écrire de façon très claire, la bonne manière d'écrire le mot.

S'il savait instinctivement, il peut l'écrire directement. Et une fois que ça va être terminé, il va se placer avec son pair, celui à qui il a corrigé la dictée [00:04:00] et les deux enfants vont identifier les bons mots et les tracer en les nommant dans les airs. De la méthode traditionnelle que j'ai déjà enseignée, c'est-à-dire tracer dans les airs en plan verbalement le mot.

Une première fois et ensuite reproduire en plan verbalement, mais sans regarder. C'est une manière qui est très efficace pour ancrer le bon orthographe dans la tête de l'enfant.

Relationnel : On peut offrir à l'enfant un texte où tous les mots mal orthographiés ont été préalablement soulignés. L'enfant se transforme en enseignant pour réécrire de la bonne manière les mots soulignés tout simplement. Alors, c'est une méthode intéressante parce qu'elle est à l'inverse de ce qu'il fait habituellement. Au lieu de faire une dictée où c'est lui qui fait des erreurs, il devient l'enseignant qui corrige les erreurs.

Et souvent, c'est beaucoup plus efficace pour mémoriser le bon orthographe.

Autonomie : [00:05:00] On va faire rédiger un paragraphe ou des phrases à l'enfant, puis l'enfant va devoir souligner les mots dont il n'est pas convaincu d'avoir eu le bon orthographe. Alors évidemment, ces mots-là, après ça, en groupe, tout le monde va pouvoir discuter pour identifier le bon orthographe.

Mais dans ce jeu-là, ce qui est le plus important, c'est les erreurs que l'enfant a faites, mais qu'il n'a pas identifiées comme étant des problématiques.

Ces mots-là devront être mis en évidence, répétés et utilisés dans le cadre de plusieurs jeux pour réinscrire dans le cerveau de l'enfant, réimprimer le bon orthographe parce que lorsqu'un enfant ne se doute même pas qu'il a mal écrit un mot, c'est là que c'est le plus difficile à corriger. Alors il faut le faire le plus rapidement possible, puis vraiment mettre un accent jusqu'à ce que ce soit parfaitement maîtrisé.

Pour cela, il faut simplement multiplier les jeux qu'on va proposer à l'enfant. Quand [00:06:00] justement de cette manière-là, on découvre des mots que l'enfant n'orthographie pas bien, mais qu'il ne le sait pas. Il faut les mettre de côté, comme tous les mots avec lesquels l'enfant a de la difficulté ou les nouveaux mots qu'on veut introduire. Puis une méthode qui est très efficace pour pouvoir gérer les mots quand ils ont bien été assimilés, mais qui ne sont pas encore solidement ancrés dans la mémoire avec le bon orthographe.

C'est la méthode de la boîte à chaussures. Alors on prend une boîte à chaussures qu'on divise en quatre parties. On va simplement déposer dans la première partie les mots qui sont présentés à l'enfant mais qu'il ne connaît pas encore. Dès que l'enfant va avoir eu ces mots-là qui vont lui avoir été présentés en trois temps et qu'il va les avoir tracés, par exemple, dans les airs, une première fois en les disant à plein voix, on va les faire passer dans le deuxième.

Le deuxième compartiment de la boîte à chaussures. Quand l'enfant parvient à bien orthographier le mot, il va aller dans le troisième compartiment et il va rester là un mois plus tard. On va [00:07:00] revoir le troisième compartiment et tous les mots que l'enfant maîtrise encore vont passer dans le quatrième.

C'est fait, c'est réglé. Alors de cette manière-là, l'enfant va vraiment avoir un outil visuel pour faire transiter les mots alors qu'ils vont se déplacer d'un compartiment à l'autre à mesure qu'il mémorise l'orthographe correcte du mot.

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