Décrire un paysage ou un événement, ça représente un certain défi pour bien des enfants. Mais quand il s'agit, en plus, de raconter une situation que l'enfant lui-même a déjà vécue, bien là, on vient d'augmenter significativement le niveau de difficulté. Parce que pour que ça soit amusant, compréhensible, intéressant, l'enfant n'aura pas le choix. Il va devoir faire appel à des marqueurs de relations. Il va probablement devoir relater l'histoire en question à des temps passés.

Alors pour travailler l'imparfait ou le passé composé, c'est idéal. C'est un exercice qui est fabuleux, qui va préparer l'enfant à être en mesure ensuite d'écrire des histoires comme ça. Ça va faire en sorte que quand viendra le temps d'inventer, de relater, d'écrire, bien il va déjà être préparé parce qu'il va l'avoir préparé verbalement à de nombreuses reprises pendant un temps très important. Parce que c'est quelque chose qui se développe sur des années. Ce n'est pas instantané.

Il y a tellement de choses à retenir. Il doit y avoir un début, un milieu, une fin. Il doit y avoir un temps de verbe uniformisé. Ça doit être cohérent. Ça doit être structuré. Le bon vocabulaire doit être utilisé. Aïe aïe aïe ! Des années de plaisir en perspective !

Analytiques

Pour pouvoir travailler cet élément-là spécifique, on peut utiliser le jeu de philosophie, où il y a toutes sortes de situations, de problèmes qui sont communs dans la vie des enfants avec plusieurs fins possibles. Alors, l'enfant peut s'inspirer d'une de ces petites histoires-là, avec un début et une fin, et trouver un moment où il a vécu cette situation-là de manière à pouvoir la raconter d'une manière efficace et structurée.

Le rôle de l'éducateur est super important à ce moment-là parce que c'est lui qui va venir par petites touches, subtilement, aider l'enfant à ajouter des marqueurs de relations, à structurer ça dans le temps, à recadrer, à redire la bonne formulation, le bon temps de verbe, la bonne manière d'exprimer un mot spécifique. Alors, on peut faire raconter l'enfant sur une période qui est plutôt courte, par exemple une trentaine de secondes, de manière à ce que plusieurs enfants puissent s'exprimer tour à tour.

Alors, ils vont tous avoir vécu une situation avec un début similaire, probablement des fins très différentes les uns des autres, mais à force d'entendre les enfants s'exprimer l'un à la suite de l'autre, les enfants eux-mêmes vont parvenir à raffiner leur manière de présenter une situation similaire qu'ils ont déjà vécue.

Dynamiques

Probablement que le meilleur moment pour faire un exercice comme ça, c'est après une activité que les enfants ont adorée. Ça peut être une activité sportive, ça peut être une petite sortie ou ça peut être un jeu particulièrement intéressant.

Alors, dans ce temps-là, chaque enfant, tour à tour, va raconter ce qui vient de se produire à sa manière avec, pour lui, ses propres points forts et ce qu'il a apprécié et ce qu'il a perçu. Le fait que plusieurs enfants communiquent un à la suite de l'autre et qu'ils aient vécu une situation similaire, mais que chaque enfant puisse se rendre compte que finalement, c'est pas tout le monde qui dit la même chose.

On a tous fait le même jeu, mais chacun a des visions bien particulières et des éléments spécifiques qu'ils ont retenus. Alors, ça va permettre à chaque enfant d'enrichir sa propre expérience, d'ajouter des éléments qu'il aurait peut-être pu mieux communiquer plus efficacement ou qu'il a tout simplement omis et oublié, mais un élément qu'il avait beaucoup apprécié.

Ça va lui permettre de s'en souvenir et peut-être, la prochaine fois, bien d'enrichir puis de raffiner sa propre description.

Explorateurs

De temps en temps, on peut demander à un enfant de prendre quelques photos. Ça peut être avec un téléphone cellulaire, peu importe, d'événements qui se sont produits dans la journée ou d'éléments qui l'ont impressionné, par exemple.

Et le lendemain, on peut représenter aux enfants cette photo-là et demander au photographe de décrire quel est l'événement, qu'est-ce qui s'est passé, qu'est-ce qui s'est produit exactement à ce moment-là.

Alors tous les enfants ont un référentiel visuel très important et ça va permettre aussi, après avoir décrit, à chaque enfant de renchérir ou d'ajouter sa perspective s'il faisait partie de cet événement-là ou s'il y a quelque chose à ajouter.

C'est une bonne façon d'impliquer les enfants parce que les photos de choses qu'ils ont vécues et qu'ils connaissent les intéressent tout le temps.

Relationnels

Le cercle de parole, c'est probablement le meilleur outil pour être en mesure de développer cet objectif-là. Parce que chaque enfant a un temps très, très, très limité pour s'exprimer, donc il doit choisir les bons mots et les éléments qui, pour lui, sont vraiment importants. Donc, il doit apprendre à prioriser.

Ce qui est intéressant aussi, c'est qu'étant donné que seul l'enfant qui a le bâton de parole a le droit de s'exprimer, il s'assure qu'il ne sera pas interrompu puis il s'assure qu'il va aussi être écouté. De la même manière, tous les enfants vont profiter de ce que le premier enfant a exprimé parce qu'ils vont l'entendre. Ça va probablement aider plusieurs à structurer leur pensée et plus on en fait, plus les enfants, pour eux, ça devient facile d'exprimer de manière succincte quelque chose par rapport à un thème que l'éducateur a présenté.

Alors, le cercle de parole, c'est un jeu à Amélio qui est bien présenté avec des fiches très, très détaillées. Il y a plein de directions qu'on peut donner à un cercle de parole, alors c'est vraiment probablement le meilleur outil pour développer cet objectif.

Autonomie

Ce qui peut être très intéressant pour l'enfant, c'est parmi plein, plein, plein, plein, plein d'images. Par exemple, qu'on a pu prendre dans le jeu Maître Plume, de prendre ces images-là et de créer une histoire qu'il a déjà vécue, qui fait référence à des événements qu'il a vécus.

Ensuite, bien, à partir du moment où il a construit son histoire à l'aide des images, l'enfant peut la raconter ensuite à un adulte en pointant chaque image de manière à s'assurer qu'il y a un ordre chronologique qui est respecté ou tout simplement rédiger une composition pour transmettre cette histoire-là à qui veut bien la lire, dépendamment de où en est rendu l'enfant.

Alors, on peut faire ce jeu-là tant à l'oral qu'à l'écrit.