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La taille des plans de jeu

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La taille des plans de jeu

Une progression des apprentissages qui est hyper importante, c'est la taille des plans de jeu de l'enfant. Dans le module précédent, nous avons vu que l'enfant va travailler dans toutes sortes de positions. Au début, cela se fera beaucoup plus près du sol et tout doucement, il se lèvera debout.

Il se dirigera vers une chaise. Mais en plus de cela, quand il est sur le sol ou devant un mur, quelle est la taille des plans de jeu ? Parce que si j'ai un enfant de deux ans, lui donner un petit carton sur lequel dessiner, ce n'est vraiment, vraiment pas l'idéal pour lui. Ce n'est pas ce dont il a besoin. Il a absolument besoin d'avoir de la place pour pouvoir écrire sans se faire chicaner à toutes les trois secondes parce qu'il a dépassé le cadre de la feuille qu'on lui a donnée.

C'est normal à trois ans, quatre ans qu'un enfant ait beaucoup de misère à respecter la limite d'une feuille parce que sa [00:01:00] capacité d'inhibition n'a pas encore été développée. Elle doit être développée graduellement. Alors, quand on commence les premiers plans d'écriture pour l'enfant, et là, on parle d'écriture, mais l'écriture peut très bien être des gribouillages ou faire n'importe quoi à plat ventre sur du sable ou sur de la terre.

Nous ne sommes pas encore aux exercices avec des lettres. Cela viendra, mais nous n'en sommes pas encore là. Alors, peut-être juste avec un gros crayon de cire où il va gribouiller de notre point de vue, mais pour lui, il est en train de réaliser une œuvre d'art magnifique. Il est important de l'encourager parce que c'est ce qui va lui permettre de développer une belle écriture dans le futur. Alors, le premier plan de jeu qu'on va utiliser, le plan d'écriture, c'est quelque chose de très grand. C'est une surface la plus large possible. Dans un univers idéal, on parle d'une surface d'à peu près un mètre et demi par un mètre et demi. Cela permet presque à l'enfant de se déplacer et de tourner [00:02:00] couché à plat ventre sur cette surface-là sans qu'il ne dépasse les limites.

Évidemment, on peut mettre des cartons par terre. On peut mettre de grandes feuilles ou simplement l'amener dans une surface comme un carré de sable où le carré de sable entier devient sa surface de travail. On peut déchiqueter une boîte, la défaire et la poser sur le sol, ce qui fait une surface de jeu pour l'enfant. En plus, comme le carton est relativement épais, l'enfant va avoir une sensation très nette du moment où il descend en bas du carton parce qu'il va le sentir physiquement, ce qui va l'aider à développer son inhibition. Cela va l'aider à prendre conscience dans son cerveau qu'il a dépassé, parce que sur une feuille, on ne se rend pas compte qu'on a dépassé, mais sur un carton épais, on s'en rend vraiment plus compte. Ensuite, on peut demeurer encore sur de grandes surfaces, par exemple, une porte patio, une grande fenêtre ou encore un mur qu'on a peint avec une peinture qui permet d'écrire au crayon effaçable, un mur-tableau, un grand tableau blanc ou simplement trois ou quatre cartons collés ensemble sur le mur devant l'enfant.

Évidemment, ne commencez pas si vous faites cela avec des crayons-feutres, car l'enfant risque de dépasser, même si la surface est très large. L'enfant risque de dépasser la surface et bonjour la peinture. Vous allez être obligés de refaire, ce n'est pas idéal. Alors, il est vraiment important de vous assurer, quand l'enfant commence, de lui donner des éléments qui s'effacent bien, qui se nettoient bien et facilement. Trouvez les surfaces appropriées pour cela. Une fois que nous avons passé à de grandes surfaces comme cela, nous allons passer à des surfaces un peu plus petites, comme un tableau. Cela peut être un tableau effaçable, un tableau traditionnel, un tableau noir que nous utilisons avec de la craie, mais c'est une surface qui est encore une fois très grande, mais toutefois plus restreinte que cette immense surface que nous utilisions initialement.

Ensuite, une surface que j'adore, c'est la boîte en carton. Quel bonheur, surtout si cette boîte est assez grande pour qu'un enfant puisse entrer à l'intérieur. Là, il y a une surface d'écriture phénoménale. Il peut écrire sur le sol, sur les côtés, un peu partout. C'est le bonheur, l'extase absolue. C'est un jeu fabuleux pour l'enfant. Essayez cela. Vous allez voir, il va adorer, il va se créer une grotte, un univers fantastique. C'est incroyable combien de temps un enfant peut passer dans sa boîte à dessiner. Ce faisant, il est en train d'apprendre à écrire. Ensuite, nous passons sur de grandes feuilles. Pas des feuilles traditionnelles sur lesquelles on écrit, mais un peu plus grandes que cela, avec une surface plus restreinte.

Alors, une feuille traditionnelle est normale. Ensuite, nous passons à une feuille où nous délimitons à l'intérieur même de la feuille un espace donné. Quand un enfant apprend à colorier sans dépasser les lignes, c'est exactement cela que nous sommes en train de faire. Nous sommes en train, peu à peu, de lui enseigner à inhiber le mouvement et à éviter de sortir du cadre pour pouvoir dessiner. C'est une étape très importante au niveau neurologique par laquelle il faut passer pour pouvoir apprendre à écrire correctement.

Il y a tellement de possibilités, car vous pouvez faire écrire avec des petites perles sur de la feutrine ou des morceaux plus gros. Pour les très jeunes enfants, évidemment, pendant qu'ils mettent des éléments dans la bouche, il faut faire attention d'utiliser des éléments plus gros. Ensuite, nous pouvons lui faire tracer avec de la boue ou avec de la crème à raser sur un miroir qui est beaucoup plus petit. Là encore, il ne doit pas dépasser. Évidemment, nous pouvons utiliser des biscuits ou du papier sablé, car c'est très évident quand il dépasse la surface du papier sablé. La texture est tellement particulière et tellement différente de la surface plane. Nous pouvons écrire très bien avec des crayons de cire, par exemple, sur des surfaces comme cela, ou encore des tableaux en liège.

Les possibilités sont en fait infinies. Une fois que nous avons passé à travers ces surfaces-là, qui sont de plus en plus restreintes, en commençant par de grandes surfaces et en restreignant peu à peu, c'est à ce moment-là que nous allons commencer à travailler avec des gabarits. Évidemment, cela viendra plus tard. Vous verrez bientôt la progression pour amener l'enfant à écrire des lettres. Nous ne commençons pas par cela, évidemment, mais il y a plein de symboles pré-graphiques que nous pouvons tracer dans ces zones-là. Nous commençons par une feuille où les lignes sont très épaisses, ce qui permet à l'enfant de former vraiment des traits larges.

Toutes ces feuilles, vous pourrez les imprimer. Les gabarits sont disponibles, alors vous pourrez les imprimer et les utiliser à votre guise. Ensuite, nous passons à des lignes plus étroites. L'enfant, peu à peu, va réduire la taille des dessins qu'il fait pour se diriger ensuite vers quelque chose d'encore plus petit. Cette fois-ci, vous voyez, il y a des lignes et des interlignes pour s'assurer que l'enfant trace les lettres, les lettres qui sont plus hautes que la ligne centrale ou plus basses, comme un "p" par exemple, ou un "b". Nous aurons des petites lignes pointillées pour l'amener finalement à quelque chose qui est presque ce que nous utilisons dans les travaux scolaires traditionnels, c'est-à-dire une feuille aux gabarits beaucoup plus petits avec des lignes beaucoup plus étroites.

À partir de là, nous sommes vraiment dans des cahiers scolaires traditionnels où nous pouvons faire des exercices d'écriture où les lignes sont beaucoup plus étroites. [00:08:00] Et le summum de la difficulté, car l'enfant sera beaucoup plus vieux, est de parvenir à écrire comme s'il y avait des lignes, mais sans qu'il y ait de lignes, de façon droite et uniforme. Alors, quand nous parlons d'une progression de la taille de l'endroit où nous allons écrire, c'est vraiment cela. Nous parlons d'une grande, grande, grande surface et, graduellement, nous rapetissons jusqu'à ce que nous atteignions de petites lignes très étroites. À ce moment-là, cela va être facile pour l'enfant parce que nous ne lui avons pas fait monter une marche trop haute. Nous faisons des petites marches où l'enfant est constamment en situation de succès. Il réussit, il est fier. Son cerveau lui envoie plein de molécules de plaisir parce qu'il est bon. Nous passons à une surface un peu plus petite. Au début, c'est difficile, mais rapidement cela devient confortable. Victoire ! Le cerveau est content et récompense.

L'enfant, de victoire en victoire, va augmenter son estime de lui-même, sa confiance en lui, et prendre plaisir au processus. Si nous sautons des étapes, si nous allons trop vite et si nous voulons le forcer à l'âge de quatre ans à écrire entre deux petites lignes très fines, il y a des chances qu'il ait beaucoup moins de plaisir, qu'il soit beaucoup moins prêt et que vous ayez des chicanes épouvantables. Les enfants qui ont des difficultés majeures, des problèmes de type dys par exemple, où l'écriture est vraiment problématique, cela vaut souvent la peine de dire : "Ok, le prochain mois, nous allons prendre quelques pas de recul et nous allons agrandir les surfaces pour les rapetisser plus rapidement." Souvent, de cette manière-là, nous allons obtenir une écriture beaucoup plus belle, une calligraphie beaucoup plus efficace, mais sans toute la douleur de chicaner l'enfant, parce qu'il n'y arrive pas, n'y arrive pas.

Quand un enfant n'y arrive pas, nous reculons d'un pas, nous le mettons en situation de réussite. Et le plus graduellement possible, en favorisant les victoires et en lui proposant des défis qui sont surmontables pour lui, sans douleur, sans que cela soit incroyablement pénible, nous allons le faire progresser beaucoup plus rapidement. Beaucoup de parents hésitent à faire cela parce qu'ils se disent que ce n'est pas logique, il est rendu à tel âge, il est censé être capable. Oui, mais s'il y a des troubles d'apprentissage, s'il a des difficultés à écrire, laissez-lui une chance. Parfois, de cette manière-là, au bout de deux ou trois mois, nous allons arriver à un résultat bien supérieur. Si nous nous étions entêtés à maintenir des lignes hyper étroites avec l'enfant, il ne progressera pas parce qu'il sera toujours en situation d'échec. La clé est d'y aller de manière graduelle au rythme de l'enfant pour qu'il demeure en situation de réussite et de plaisir.

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